La vitamine D influencerait l'expression de 229 gènes du génome humain [2], ce qui expliquerait qu'un manque de cette vitamine peut être à l'origine de nombreuses maladies [3] et qu'elle joue un rôle dans le processus de division cellulaire.
Aux États-Unis, une association de scientifiques rassemblant de nombreux experts de la vitamine D a établi une liste impressionnante des nombreux facteurs de risque de maladies qui pourraient être dues à une carence en vitamine D.
Ils ont par exemple observé qu'un groupe d'individus dont le taux de vitamine D se situait entre 50 et 75 ng / mL présentait les bénéfices suivants [4] :
- le risque de mort prématurée à cause d’une maladie est divisé par deux ;
- le risque de cancers, toutes causes confondues, était diminué de moitié - avec des observations spectaculaires concernant les cancers du sein (-83%), du côlon (-80 %), du pancréas (-65%), de la vessie (-66%), de l'endomètre (-67%), du rein (-75%) ;
- le risque de maladies cardiovasculaires baisse lui aussi de 50% : infarctus (-50%), hypertension artérielle (-78%) ;
- le risque d'ostéoporose et de tous les types de fractures baisse de 50% ;
- le risque d'asthme baisse de 63% ;
- le risque de diabète de type 1 baisse de 71% ;
- le risque de grippe baisse de 83%.
Bien entendu il faut considérer ces chiffres avec prudence, et ils ne démontrent pas un lien de causalité direct entre la vitamine D et ces bienfaits. Mais même si l'estimation quantitative peut varier, ce sont bien des centaines d'études récentes qui concordent sur les bénéfices positifs de la Vitamine D.
Notons par ailleurs l'absence générale de risques liés à prise de vitamine D (à la différence de la plupart des médicaments et des autres vitamines liposolubles, les effets secondaires et les risques de surdosage de la vitamine D sont quasi-inexistants).
Peu ou pas de risque, et des bénéfices potentiellement spectaculaires dont font état des centaines de publications scientifiques : il semble déraisonnable de se priver d'une supplémentation régulière en vitamine D, ce qui explique d'ailleurs que les recommandations des autorités de santé françaises, sur les quantités de supplémentation souhaitables, aient récemment été revues à la hausse.
De quel dosage avez-vous besoin ?
Pour un adulte, les autorités de santé françaises recommandent une dose quotidienne de 200 Unités Internationales (UI) de vitamine D.
Il y a de nombreux débats sur le dosage nécessaire pour une bonne supplémentation en vitamine D. Cela dépend en grande partie de votre âge, de votre mode de vie, de votre lieu d’habitation (si vous vivez dans une région ensoleillée ou non). Mais les scientifiques sont sûrs d’une chose : une supplémentation quotidienne de 400 UI de vitamine D est un minimum indispensable pour tout le monde (hommes et femmes).
Si vous avez plus de 50 ans, les spécialistes recommandent une supplémentation d’au moins 800 UI par jour. Certaines études préconisent même des doses journalières allant jusqu'à 10 000 UI par jour [11].
À noter que, même à ces doses, et en en prenant toute l'année, vous ne risquez aucune intoxication connue. Selon un Professeur de l’Université du Wisconsin et spécialiste de la vitamine D, « il faudrait probablement prendre entre 30 000 et 50 000 UI par jour pendant une très longue période pour risquer d'être intoxiqué ».
Mieux vaut prendre un peu de vitamine D chaque jour
Pour bien vous supplémenter en vitamine D, il est recommandé d’en prendre régulièrement et particulièrement lorsque le manque de soleil ne permet plus de synthétiser naturellement la vitamine D.
Par ailleurs, vous devez éviter les ampoules qui vous envoient d'un coup jusqu'à 200 000 UI, ce qui revient à prendre un mois de soleil en pleine figure en l'espace de quelques secondes. Non seulement ce n'est pas physiologique, car nous fabriquons un peu de vitamine D chaque fois que nous nous exposons au soleil, mais c'est également moins efficace qu'une prise plus modérée et sur le long terme car votre organisme peine à utiliser et stocker cette arrivée massive de vitamine D.
Sources:
[1] Vernay M. et al. Vitamin D status in the French adult population: the French Nutrition and Health Survey (ENNS, 2006-2007). Usen, invs, Avril 2012.
[2] https://cordis.europa.eu/news/rcn/32448_fr.html
[3] A ChIP-seq-defined genome-wide map of vitamin D receptor binding: Associations with disease and evolutionRamagopalan SV, Heger A, Berlanga AJ, Maugeri NJ, Lincoln MR, Burrell A, Handunnetthi L, Handel AE, Disanto G, Orton S, Watson CT, Morahan JM, Giovannoni G, Ponting CP, Ebers GC, Knight JCGenome Research, 2010
[4] All Cancers: Lappe JM, et al. Am J Clin Nutr. 2007;85:1586-91. Breast: Garland CF, Gorham ED, Mohr SB, Grant WB, Garland FC. Breast cancer risk according to serum 25-Hydroxyvitamin D: Meta-analysis of Dose-Response (abstract).American Association for Cancer Research Annual Meeting, 2008. Reference serum 25(OH)D was 5 ng/ml. Garland, CF, et al. Amer Assoc Cancer Research Annual Mtg, April 2008,. Colon: Gorham ED, et al. Am J Prev Med. 2007;32:210-6. Diabetes: Hyppönen E, et al. Lancet 2001;358:1500-3. Endometrium: Mohr SB, et al. Prev Med. 2007;45:323-4. Falls: Broe KE, et al. J Am Geriatr Soc. 2007;55:234-9. Fractures: Bischoff-Ferrari HA, et al. JAMA. 2005;293:2257-64. Heart Attack: Giovannucci et al.Arch Intern Med/Vol 168 (No 11) June 9, 2008. Multiple Sclerosis: Munger KL, et al. JAMA. 2006;296:2832-8. Non-Hodgkin’s Lymphoma: Purdue MP, et al. Cancer Causes Control. 2007;18:989-99.Ovary: Tworoger SS, et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2007;16:783-8. Renal: Mohr SB, et al. Int J Cancer. 2006;119:2705-9. Rickets: Arnaud SB, et al. Pediatrics. 1976 Feb;57(2):221-5.
[5] Canell JJ, Hollis B : Use of vitamin D in clinical practice. Alt Med Rev 2008, 13(1): 7-20.
[6] Larry E. Johnson , MD, PhD, University of Arkansas for Medical Sciences, carence et dépendance à la vitamine D; Dernière révision totale août 2019.
[7] Vincent Amstutz, Bernard Favrat, Jacques Cornuz, Marc-Antoine Krieg; Vitamine D : actualité et recommandations; Rev Med Suisse 2011; volume 7. 2332-2338
[8] http://www.theguardian.com/lifeandstyle/2015/aug/02/britain-not-sunny-enough-healthy-vitamin-d-levels-supplements
[9] The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism,Vitamin D3 Is More Potent Than Vitamin D2 in Humans, Robert P. Heaney, Robert R. Recker, James Grote, Ronald L. Horst, and Laura A. G. Armas
[10] Bjelakovic G, Gluud LL, Nikolova D, Whitfield K, Wetterslev J, Simonetti RG, Bjelakovic M, Gluud C. Cochrane Database Syst Rev. 2011 Jul 6;(7):CD007470.
[11] Hathckock J.N. et al., Risk assessment for Vitamin D, Am. J. Clin. Nutr., 2007 Jan, 85(1): 6-18.
[12] Dupuy, Charlotte, et Sophie Gillette-Guyonnet. « Le rôle de la vitamine D dans la nutrition des sujets âgés », Gérontologie et société, vol. vol. 33 / 134, no. 3, 2010, pp. 189-206.